Accompagnement

Les différents programmes de psychoéducation (bipolarité)

Les différents programmes de psychoéducation

La psychoéducation 

Différentes approches de mesures psychoéducatives existent

Information générale sur le trouble bipolaire et ses traitements

L’information est le préalable indispensable à toutes les approches psychoéducatives. 

C’est une obligation légale, définie par la loi de mars 2002, que le patient soit informé de son trouble, ses conséquences, les traitements et effets. 

Ces informations sont de plus en plus accessibles pour les patients, grâce à la publication d’ouvrages de vulgarisation et grâce à internet. 

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)

La thérapie cognitivo-comportementale consiste à identifier les pensées négatives et comportements inadaptés pour les remplacer par des pensées et réactions en adéquation avec la réalité.

Les deux grands modèles en thérapies comportementales et cognitives des troubles bipolaires sont le programme individuel de M. R. Basco et A. J. Rush et la thérapie de groupe de D. H. Lam et al.

Le programme individuel de M. R. Basco et A. J. Rush (1996)

Ils ont été les premiers à regrouper des outils pédagogiques et thérapeutiques au sein d’un programme. Il comporte 20 séances individuelles, réparties en 4 phases :

  • phase éducative
  • phase d’apprentissage de techniques comportementales et cognitives : permet d’identifier les pensées du patient qui mettent en péril le traitement pharmacologique et les perturbations cognitives créées par la manie et la dépression
  • phase de gestion de problèmes psychosociaux : évaluation des conséquences psychosociales du trouble et gestion des difficultés
  • phase de consolidation

MANQUE 

  • description séances
  • étude sur efficacité

La thérapie de groupe de D. H. Lam et al. (1999).

Ce programme s’appuie sur le modèle stress vulnérabilité. Il est suivi en groupes d’une dizaine de personnes et comporte une vingtaine de séances, réparties sur 3 mois. La thérapie comprend 3 phases : 

  • la phase éducative (6 séances) : présentation du modèle cognitif d’interactions entre pensées, émotions et comportements. Chaque patient construit sa liste de problèmes à résoudre
  • la phase cognitive (10 séances) : se centre sur l’auto-enregistrement quotidien de l’humeur pour identifier ses fluctuations. 
  • la phase de consolidation (4 séances) : permet de vérifier la compréhension et l’utilisation des techniques TCC apprises

L’efficacité de cette méthode a été prouvée via plusieurs études, dont “Relapse Prevention in Patients With Bipolar Disorder: Cognitive therapy Outcome after 2 Years” en 2005. 103 bipolaires de type 1 souvent victime de rechutes ont été divisées en deux groupes : le 1er groupe a suivi la thérapie et le

Les points communs entre ces deux programmes

Le recours aux TCC permet d’assurer : 

  • une amélioration de l’observance médicamenteuse
  • une détection précoce des symptômes
  • une meilleure gestion du stress
  • une prise en charge des comorbidités et des dépressions bipolaires. 

La psychothérapie interpersonnelle et étude des rythmes sociaux (IPSRT)

Parallèlement à l’application de la thérapie comportementale et cognitive et de la psychoéducation, une autre intervention majeure spécifique au trouble bipolaire émerge dans les années 90 : la thérapie interpersonnelle complétée quelques années plus tard par la thérapie des rythmes sociaux (Frank et al., 2000). 

Les bases de cette thérapie

Comme vu dans un des précédents articles sur l’hérédité de la bipolarité, la maladie entraîne une vulnérabilité génétique à transmission complexe dont les gènes ne sont pas encore clairement identifiés. Cependant, il est certain que les neuromédiateurs impliqués dans les troubles bipolaires (sérotonine, dopamine, noradrénaline, GABA) sont également impliqués dans les systèmes chronobiologiques (= horloges biologiques) et le système circadien.

Il est donc important pour toute personne bipolaire de comprendre ses rythmes et de les surveiller pour limiter les rechutes. 

Les objectifs de cette thérapie

  • délivrer une psychoéducation sur le trouble bipolaire et ses traitements
  • aménager les rythmes sociaux du patient
  • mettre en relation les évènements de vie, les rythmes quotidiens et les variations d’humeur
  • mesurer les rythmes quotidiens
  • réguler les rythmes quotidiens
  • équilibrer les types d’activités entre repos et stimulation
  • accepter la maladie ou “faire le deuil d’un avenir indemne”
  • résoudre les problèmes interpersonnels

Le déroulement de cette thérapie

Cette forme de thérapie s’intéresse aux difficultés interpersonnelles et aux rythmes chronobiologiques du patient, dans l’objectif de les réguler. Elle dure environ 24 sessions et doit idéalement commencer durant l’épisode aigu.

Elle comporte 3 phases :

  • la phase initiale (8 séances) : 
  • développement de la psychoéducation : en étudiant l’évolution du trouble et les réactions aux traitements, les symptômes, et les évènements de vie
  • évaluation des rythmes sociaux : heure du lever, de 1er contact, de démarrage de l’activité, du dîner, coucher,... 
  • évaluation des dysfonctionnements personnels : inventaire de toutes les relations dans lesquelles le patient se sent émotionnellement impliqué, classés par “proximité”
  • la phase intermédiaire (12 séances) : 
  • acceptation de la bipolarité : acceptation du diagnostic, apprentissage des limites liées à la maladie et des aspects positifs (sensibilité, créativité,...)
  • travail sur l’aménagement des rythmes : identification des rythmes instables, mise en place de pistes de changement, mise en garde sur les désynchronisateurs (long voyage, vacances,...)
  • résolution des problèmes interpersonnels : travail sur les conflits, deuils, changements de rôle ou l’isolement
  • la phase finale (4 séances) : évaluation de l’efficacité de la thérapie, autonomisation et développement de stratégies de prévention

Programme d’objectifs personnels

Ce programme élaboré par M. Bauer et L. McBride en 1996 est une thérapie de groupe structurée conçue pour les patients bipolaires, qui se base sur les théories cognitives et comportementales et des techniques de résolution de problèmes.

Le programme est composé de deux phases :

  • 5 sessions hebdomadaires informatives sur la maladie bipolaire, ses causes et ses traitements, sur les différents aspects des dépressions et des états d’excitation maniaque. 
  • L’identification d’objectifs personnels. Le principe est de reconnaître les obstacles et de les dépasser à l’aide de techniques cognitives et interpersonnelles.

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Mesures psychoéducatives centrées sur la famille

Le trouble bipolaire n’affecte pas seulement celui qui en souffre, mais également son entourage. Or les dysfonctionnements familiaux (conflits et difficultés de communication) peuvent constituer des facteurs de rechute pour les patients bipolaires. C’est pourquoi il est nécessaire que l’entourage familial soit impliqué dans des programmes de psychoéducation. 

Cette approche a été principalement développée par Miklowitz. Elle intègre des techniques psychoéducatives et cognitivo-comportementales (résolution de problème, entraînement à une meilleure communication…) et s’adresse aux différents membres de la famille. 

Les résultats positifs concernent particulièrement les épisodes dépressifs. L’explication fournie par les auteurs serait que la manie est un phénomène principalement déterminé par des facteurs biologiques avec des rechutes le plus souvent attribuées à une mauvaise adhésion au traitement, une réduction du temps de sommeil, des cassures des routines (rythmes sociaux) et une situation de surmenage. En revanche, le soutien social et familial semble mieux protéger contre la survenue d’épisodes dépressifs bipolaires et unipolaires. Il est possible que le cadre apporté par la famille contribue à réguler les rythmes sociaux par des règles de vie et un emploi du temps structuré. La résolution de conflits et une meilleure communication contribuent à la stabilité thymique et protègent contre la survenue d’épisodes d’excitation.

En France il existe aussi d'autres organismes voici la liste ici

Sources :

https://ajp.psychiatryonline.org/doi/full/10.1176/appi.ajp.162.2.324

http://medias.dunod.com/document/9782100594122/Feuilletage.pdf

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3876031/