La bipolarité est un trouble complexe qui se manifeste par des fluctuations intenses de l’humeur, oscillant entre des phases de dépression et des phases dites « up », qu’elles soient hypomaniaques ou maniaques. Ces phases up, malgré leur apparente euphorie et énergie débordante, comportent des conséquences souvent lourdes et méconnues, tant pour la personne concernée que pour son entourage. Dans cet article, je te partage mon expérience personnelle en tant que bipolaire de type 2, ainsi qu’une analyse approfondie des conséquences phase up, pour mieux comprendre ce qui se joue derrière ces épisodes et comment les appréhender.
Lors d’une phase up, qu’elle soit hypomaniaque ou maniaque, la personne ressent une énergie incroyable, un sentiment de confiance en soi décuplé, une créativité intense et une capacité à réduire drastiquement son temps de sommeil. Pour moi, en 2019, après une dépression, j’ai vécu cette phase comme un véritable « feu intérieur » où tout semblait possible. Je travaillais sur plusieurs projets, je voyageais, je sortais beaucoup et j’avais l’impression d’être invincible.
Mais ce feu, cette énergie, c’est aussi une surchauffe du cerveau. Ce que beaucoup ne réalisent pas, c’est que cette suractivité neuronale peut entraîner une perte de neurones et de connexions synaptiques. En clair, ton cerveau « grille » et doit ensuite compenser, ce qui provoque souvent une phase de ralentissement après cette période intense.
Cette conséquence phase up est capitale : elle explique pourquoi ces épisodes ne sont pas sans risque pour la santé mentale et physique. La sensation d’être un « surhomme » est trompeuse et peut cacher un véritable épuisement neuronal.
Une autre conséquence importante des phases up concerne l’aspect financier. Pendant ces phases, la tendance est souvent à la dépense excessive et impulsive. J’ai personnellement connu des moments où j’ai perdu beaucoup d’argent, fait des achats inutiles ou pris des décisions économiques irresponsables.
Ce comportement est fréquent chez beaucoup de personnes bipolaires. L’excitation et la confiance exacerbée brouillent le jugement, et on se retrouve parfois endetté sans même s’en rendre compte sur le moment. C’est une conséquence lourde, car elle impacte la vie quotidienne longtemps après la phase up.
Au-delà de soi-même, les phases maniaques ou hypomaniaques ont un impact considérable sur l’entourage. Pour moi, ma famille, notamment ma mère, a vécu ces périodes avec beaucoup de peur et d’incompréhension. On ne sait pas toujours comment réagir face à une personne en phase up, et cela crée souvent des tensions, de l’inquiétude, voire des ruptures.
La personne en phase up peut être tellement absorbée par son propre monde qu’elle oublie l’effet de ses actions sur les proches. Cela peut provoquer de la détresse chez le partenaire, les amis ou la famille, qui se sentent impuissants face à ce comportement débridé et parfois destructeur.
Il est crucial de garder à l’esprit cette conséquence phase up sociale, car le soutien de l’entourage est souvent une clé pour mieux gérer la bipolarité. Mais cela nécessite aussi de la compréhension mutuelle et des efforts pour limiter les dégâts.
Une des réalités les plus graves des phases maniaques, surtout quand elles ne sont pas contrôlées, c’est le risque d’hospitalisation. La phase maniaque peut devenir si intense que la personne ne parvient plus à gérer ses émotions, ses actions et ses pensées.
En tant que bipolaire de type 2, je vis surtout des hypomanies, qui sont des phases up plus modérées. Mais j’ai rencontré beaucoup de personnes bipolaires qui ont vécu des hospitalisations liées à des phases maniaques incontrôlées. C’est un signal d’alarme fort indiquant la nécessité d’une prise en charge médicale urgente.
La perte de contrôle est une conséquence phase up qui ne doit jamais être sous-estimée. Elle peut mettre en danger la personne elle-même et son entourage, et nécessite souvent une intervention professionnelle.
Après une phase up vient souvent une phase down, une période de ralentissement, de fatigue profonde et parfois de dépression. Ce n’est pas systématique, mais c’est très fréquent. La phase up, avec sa surchauffe cérébrale, « use » les ressources du cerveau.
C’est pourquoi il est important de se demander si l’on est prêt à « jouer le jeu » de la bipolarité, c’est-à-dire accepter les hauts et les bas. La récupération après une phase up peut être longue et difficile, et elle demande souvent un accompagnement adapté.
Cette conséquence phase up souligne l’importance d’une gestion proactive des épisodes, pour éviter qu’ils ne s’enchaînent sans répit et ne causent des dommages durables.
Il est essentiel de distinguer les deux types principaux de phases up : l’hypomanie et la manie. L’hypomanie est une forme atténuée de phase up. Elle se manifeste par une augmentation modérée de l’énergie, de la créativité, de la sociabilité, sans perte totale de contrôle. C’est le type de phase que je vis personnellement en tant que bipolaire de type 2.
La manie, en revanche, est une phase beaucoup plus intense, souvent associée à des hospitalisations, car la personne ne peut plus gérer ses comportements ou ses pensées. La manie peut entraîner des conséquences très graves, y compris des comportements à risque, des décisions irréversibles et une rupture avec la réalité.
Comprendre cette distinction est clé pour mieux anticiper et intervenir. Si l’hypomanie peut parfois être perçue comme une période productive, la manie est un signal d’alerte majeur qui nécessite une vigilance accrue.
Face à ces conséquences phase up, il est fondamental d’avoir un plan d’action clair dès les premiers signes d’une phase montante. Dans mon expérience et celle des nombreuses personnes que j’ai rencontrées, la gestion proactive est la meilleure arme contre la destruction que peuvent causer ces épisodes.
Un plan d’action peut inclure :
Ce plan d’action est une bouée de sauvetage qui permet de réduire l’intensité des phases up et d’éviter qu’elles ne prennent le dessus sur la vie quotidienne. Il ne s’agit pas de supprimer la créativité ou l’énergie, mais de les canaliser pour qu’elles deviennent des alliées plutôt que des ennemies.
Les phases up, qu’elles soient hypomaniaques ou maniaques, sont à la fois une source d’énergie et de risque. Leur conséquences phase up sont multiples : surchauffe cérébrale, pertes financières, tensions familiales, perte de contrôle, fatigue cognitive, et parfois hospitalisation.
Mon parcours personnel m’a appris que la clé réside dans l’acceptation de ces phases, dans la reconnaissance de leurs dangers, et dans la mise en place d’un plan d’action adapté. Il ne s’agit pas de nier ces moments d’exaltation, mais de les vivre avec conscience et responsabilité.
Si toi ou un proche êtes concerné par la bipolarité, n’hésites pas à chercher du soutien, à t'informer et à t'entourer de professionnels compétents. La bipolarité peut être transformée en une opportunité de compréhension de soi et de croissance personnelle, à condition de ne pas sous-estimer les conséquences phase up et d’agir en conséquence.
Pour approfondir votre connaissance des phases up et apprendre à mieux les gérer, je t'invites à consulter les ressources disponibles, notamment sur HopeStage, où nous accompagnons les personnes bipolaires vers le rétablissement.
À très vite pour de nouvelles réflexions et partages sur la bipolarité.